À Port-de-Bouc, le Groupe Institut de Soudure inaugure l’extension de son centre de formation, dans le cadre du plan France Relance et du programme Territoires d’industrie.
Antoine Legros, président du Groupe Institut de Soudure, François Samonini, directeur des opérations Sud-Ouest et Jean-Fred Pouliquen, responsable de centre, ont inauguré le 23 juin dernier l’extension du centre de formation du site de Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône). Cet événement s’est déroulé en présence de Christophe Mirmand, préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et des Bouches-du-Rhône, Régis Passerieux, sous-préfet d’Istres, Pierre Dharréville, député de la 13e circonscription des Bouches-du-Rhône, Gaby Charroux, maire de Martigues et Laurent Belsola, maire de Port-de-Bouc.
L’investissement nécessaire à la réalisation de l’extension du centre de formation se monte à 1,4 M€. Il s’inscrit dans le cadre du plan France Relance et du programme Territoires d’industrie annoncé par le Premier ministre le 3 septembre 2020.
Ce projet a en effet été sélectionné comme lauréat en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il est à ce titre soutenu et financé par l’État et le gouvernement dans le cadre de l’enveloppe nationale dédiée aux projets collectifs du fonds d’accélération aux investissements industriels dans les territoires.

L’extension de 420 mètres carrés, dédiée à la formation professionnelle, abrite 17 nouvelles cabines de soudage – portant à 51 le nombre total de cabines du centre de Port-de-Bouc – et 1 nouvelle salle de formation en contrôles non destructifs (CND). Ce projet vise à répondre aux besoins croissants des entreprises de la région pour former des soudeurs, des tuyauteurs ou encore des contrôleurs. Ces profils sont aujourd’hui pénuriques alors que des besoins importants sont exprimés par les entreprises de la région (notamment par Iter Organization et par EDF), et pour les marchés d’avenir que sont le nucléaire, l’hydrogène et les parcs éoliens flottants en Méditerranée.

Le centre formera à la fois des jeunes, des demandeurs d’emplois mais aussi des salariés dont l’objectif est de monter en compétences. Il accueille actuellement 700 stagiaires par an, pour un total de 150 000 heures de formation/an, réparties entre les formations pratiques en soudage (60 %, soudeurs, tuyauteurs): les formations en CND (25 %, contrôleurs, techniciens et techniciens supérieurs) : les formations technologiques et internationales (15 %, encadrement et maîtrise).
Un métier en tension
En ce qui concerne la formation des soudeurs (chiffres 2019), les effectifs en formation initiale représentent le plus souvent 1 % des effectifs régionaux en soudage. Cela s’explique par le peu de formation initiale dédiée au métier de soudeur (niveau CAP, moins apprécié que le Bac pro par les recruteurs et la mention complémentaire, très peu développée). Les formations continues certifiantes varient entre 11 % et 32 % des effectifs régionaux en soudage (28 % en région Provence-Alpes Côte d’Azur), selon le volontarisme des régions qui complètent l’intervention de l’État (plan d’investissement dans les compétences, PIC) et l’abondance de financements à destination de la formation des demandeurs d’emploi.
Près de 75 % des nouveaux soudeurs sont d’anciens demandeurs d’emploi : 7 900 demandeurs d’emploi sont ainsi entrés en formation en soudage manuel entre 2019 et 2021.
Le déséquilibre profondément structurel entre l’offre de formation certifiante initiale et continue et le volume de recrutement a augmenté de 15 % entre 2017 et 2022, alors que les recrutements stagnent. L’inadéquation du volume de formation avec les besoins en recrutement a été quantifiée pour la France et la région PACA: la formation couvre seulement 4 recrutements sur 10.
Cette étude de l’Observatoire de la métallurgie/OPCO2i indique qu’en 2019, pour la France, il y avait 34 448 salariés soudeurs, dont un flux de recrutement de 8 164 salariés pour remplacements des mobilités/départs en retraite et création de postes. Soit une inadéquation de l’offre et de la demande de 4 679 soudeurs. Quant à la région Provence-Alpes Côte-d’Azur, elle totalisait, toujours en 2019, 1 552 salariés soudeurs, avec 454 recrutements pour remplacements et création de postes. Soit une inadéquation de l’offre et de la demande de 288 soudeurs.
Aujourd’hui, le centre compte 90 salariés. Les recrutements au sein du Groupe se poursuivent en 2023, avec 300 recrutements prévus en France, 100 postes ouverts à aujourd’hui dont 5 à Port-de-Bouc.
Crédits photo :
- 1687535119324: DR